Au fil de la Tamise, l’histoire de Londres

Au fil de la Tamise, l'histoire de Londres

Longue de 346 Km et nourrie par la jonction de deux rivières, le Churn et l’Isis, la Tamise plonge en mer du Nord par un vaste estuaire de plus de 10 Km de large.

Au fil de son eau, s’est écrit le fil de l’histoire du pays.

La marée, sensible sur plus de 90 Km en arrière de l’embouchure, fournissait la force motrice qui poussait les navires avant l’utilisation de la vapeur.

Les romains édifièrent le premier pont de bois à l’emplacement de l’actuel London Bridge, au niveau le plus étroit et stable du fleuve depuis la mer.

C’est là que s’établit Londinium puis la City moyenâgeuse. Et l’activité humaine tira son eau, sa nourriture, son énergie et ses voies de communications et de commerces de la Tamise.

Guillaume le Conquérant ordonna en 1066 la construction de la Tour de Londres pour contrôler l’accès au port et au pays.

Pendant des siècles, la Tamise fut la frontière de la ville avec Southwark sur la rive opposée.
Et si de nos jours les 17 ponts et les nombreux tunnels qui la traversent ont permis le développement de l’autre berge du fleuve, il a fallu attendre 1740 avant qu’un deuxième pont ne soit bâti.

Mais c’est sous la Tamise que les ingénieurs Brunel Père & Fils creusèrent en 1840 le premier tunnel sous fluvial du monde long de 459 m.

Charles Williams London Metropoplitan Archives

Le port fonctionne encore selon le rythme infatigable de la marée et participe au ravitaillement en blé, farine, viande, thé ...d’une agglomération de plus de 8 millions de personnes.

Symbole de la ville, son cours serpentant et ondulant au gré des méandres, est régulé par la Thames Barrier qui protège le centre de Londres des inondations.

Parsemée de nombreuses iles, ses rives hébergent une faune et flore variées.

En empruntant le Thames Path vous apercevrez certainement des cormorans, mouettes rieuses et goélands argentés, des canards et des oies mais aussi des hérons gris, des poules d’eau et foulques et l’éclair bleu du martin pécheur.

Et bien sûr des cygnes appartenant à la Reine et dont le recensement annuel le swann upping fait partie de la tradition.

Saumons, anguilles, truites, perches et même des hippocampes peuplent les eaux de la Tamise.
Et peut-être verrez-vous étonné, surgir de l’eau saumâtre la tête d’un phoque dont la colonie est établie près de l’estuaire mais qui ont été aperçus jusqu’à Richmond.

Au fil de la Tamise on passe de l’effervescence du centre-ville soulignée par le patchwork de formes urbaines, à la quiétude champêtre des berges de Putney à Chiswick.

C’est là que depuis 1829 la foule se presse pour suivre the University boat race, la fameuse course entre Oxford et Cambridge.

Et le fleuve est devenu espace de sport, de loisir et de tourisme avec la possibilité de faire des croisières.

Fascinante, captivante, changeante, la Tamise est source d’inspiration de nombreux artistes. Léopold Pascal, Dufy ou Monet l’on peinte, Händel avec Water music l’a chanté et Jérôme K Jérôme l’a mise à l’honneur dans trois hommes dans un bateau.

A pied, à vélo, à l’occasion d’une croisière, une promenade le long de ce fleuve si attachant est toujours un émerveillement.

La Tamise est à l’honneur pendant le mois de septembre avec le Mayor’s Thames Festival qui propose de nombreux concerts, spectacles de rues, expositions, illuminations et se termine par un feu d’artifice.

MLB