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Conférence sur les couleurs dans la peinture

C’est avec grand plaisir que nous avons retrouvé Virginie mercredi 18 janvier pour nous parler des couleurs dans la peinture. En effet, les couleurs sont un outil fondamental pour qu’un tableau nous parle.

Conférence sur les couleurs dans la peinture

Goethe (1749-1832) a été parmi les premiers théoriciens de la couleur. Il a d’ailleurs rédigé un traité des couleurs au 19ème siècle dans lequel il identifie très clairement les trois couleurs primaires et les trois autres qui en résultent, vert, orange et violet.

Mais le premier à établir la loi des couleurs telle qu’elle est encore pratiquée aujourd’hui est Eugène Chevreul (1786-1889), De la loi du contraste simultané des couleurs, 1839. C’était un grand scientifique, un grand chimiste du 19eme siècle. Son livre va très vite influencer la peinture dans la seconde moitié du 19ème siècle. Chevreul nous dit :

  • Une couleur dépend de son éclairage : en fonction de la couleur de l’éclairage, la couleur d’un objet change.
  • Il y a un contraste de luminosité : différence entre la clarté d’une couleur, et une couleur un peu plus foncée.
  • La couleur dépend de son environnement : en fonction de la couleur qui l’entoure, l’objet apparaitra d’une couleur ou d’une autre.

Par la suite, le traité de Johannes Ittens (1961) va nous parler des sept contrastes de couleur :

1) Le contraste de couleur en soi : on mélange au moins 3 couleurs pures, c’est-à-dire qui sont à leur maximum d’intensité, des couleurs qui n’ont pas été « rompues » en ajoutant du blanc, du noir, une couleur complémentaire. Des exemples : Mathias Grunewald, Le retable d’Issenheim – Matisse, Le collier d’ambre.

2) Le contraste de clair-obscur : on peut jouer sur le noir et le blanc c’est-à-dire que l’on s’attache à ce que la couleur peut représenter en terme de clarté (Rembrandt, Ecce Homo 1636) ; on peut avoir un contraste coloré qui joue sur les effets de lumière, d’éclairage comme Zurbaran, Christ en croix, 1627 (le Christ surgit de l’obscurité), ou Caravage, L’arrestation du Christ, 1602 (on passe d’une valeur très lumineuse à une valeur très sombre de façon juxtaposée).

3) Le contraste chaud-froid avec par exemple Van Gogh, La chambre de Van Gogh à Arles, 1889 où il alterne les couleurs chaudes et froides et utilise également le contraste de couleur. Pour l’œil, les couleurs chaudes paraissent avancer, les froides paraissent reculer ce qui donne de la profondeur au tableau – Joachim Patinir, Paysage avec Saint Jérôme, 1515-19.

4) Le contraste de complémentaire : la couleur complémentaire du rouge sera le vert, du jaune le violet, et du bleu le orange.

Dans son tableau Deux crabes 1888, Van Gogh a mis en valeur la couleur des crabes rouges oranges en les mettant sur un fond vert. C’est comme cela que les couleurs auront leur maximum d’intensité.

5) Le contraste simultané : c’est le contraste de fonctionnement des complémentaires entre elles. Par exemple le rouge va dégager du vert. En regardant Borée enlevant Orythie de Rubens, 1615, on voit qu’il a appliqué du vert dans les chairs.

6) Le contraste de qualité : ce sont les camaïeux. On va partir des couleurs pures, et leur ajouter petit à petit du blanc ou du noir pour les éclaircir ou les foncer, ou bien leur couleur complémentaire. C’est ce que fait Van Gogh dans son tableau Vase avec 15 tournesols (1888) pour les jaunes.

7) Le contraste de quantité : on va jouer sur une touche colorée qui va complètement changer l’aspect du tableau si on la supprime, comme par exemple sur La plage de Trouville de Boudin, 1890 (la petite tache rouge illumine les verdâtres ; si on la supprime, le tableau n’est plus du tout le même, les personnages sont fondus dans les verts)

Ce que nous avons beaucoup apprécié, c’est de faire par la suite des travaux pratiques ! Virginie nous a présenté plusieurs tableaux sur lesquels nous avons cherché à reconnaitre les contrastes utilisés par les artistes.