Shakespeare’s Globe

Shakespeare's Globe

Les Théâtres de Shakespeare

Le Théâtre de la Rose (1587-1605) et le Théâtre du Globe (1599-1642) sont situés dans le quartier de Southwark, au sud de la Tamise.
La Rose fut l’un des premiers théâtres élisabéthains de Londres, lieu où Shakespeare apprit son art et où ses pièces furent mises en scène.
Le Globe est célèbre pour avoir abrité de nombreuses représentations des pièces de Shakespeare, et pour avoir brûlé accidentellement en 1613 jusqu’aux fondations lors d’une représentation d’Henry VIII.
Du premier lieu il ne reste que des vestiges. Les informations obtenues en matière de conception et d’aménagement dans le cadre des fouilles ont été utilisées pour reconstruire le second, bâti dans les années 1990 et reconstruction fidèle du 1er théatre érigé en 1599.

Le Shakespeare’s Globe, une histoire pleine de rebondissements.

Construit en 1599 à l’instigation des Lord Chamberlain’s Men, le théâtre vit ses premières représentations la même année.

En 1613, un boulet de canon, tiré pendant la représentation d’Henry VIII, mit le feu au toit de chaume, réduisant le bâtiment en cendres, sans faire heureusement de victimes !
Il fut reconstruit en 1614, et utilisé jusqu’en 1642, date à laquelle les Puritains obtinrent sa fermeture, après une campagne générale d’éradication du vice de la capitale anglaise.
Deux ans plus tard, le bâtiment fut donc à nouveau détruit. C’en était fini de la scène qui vit briller Shakespeare, auteur et acteur.

Un théâtre pas comme les autres
Quasi circulaire, c’est en fait un hexagone, doté de trois étages de galeries, dans lesquelles s’asseyaient les spectateurs, d’autant plus aisés qu’ils siégeaient plus haut.

Mais les pauvres n’étaient pas exclus pour autant du spectacle, puisque le parterre leur était réservé, pour un penny seulement.

De ce fait, le peuple était quasiment au contact des acteurs, ce qui donnait lieu à des échanges parfois vifs : joutes verbales plus ou moins agressives, jets de tomates ou d’œufs… Comme l’on pouvait manger et boire au théâtre, il n’était pas rare que les reliefs d’un repas atterrissent sur la scène.

Une interaction qui étonnerait fort le public d’aujourd’hui, habitué au silence respectueux des salles de spectacle !

Enfin les plus privilégiés des spectateurs, parfois même la reine en personne, bénéficiaient d’une place au-dessus de la scène. La vision de la pièce n’était pas excellente, mais au moins, on était sûr d’être vu de tous.

Autre caractéristique remarquable : l’absence de toiture. Le Globe est un théâtre à ciel ouvert, ce qui ne va pas sans imposer certaines contraintes. Les représentations ne peuvent avoir lieu que par temps sec (et à Londres, ce n’est pas si fréquent !). Un drapeau signalait aux Londoniens si une pièce se jouerait ce jour-là.

Cette particularité architecturale surprenante permettait au théâtre d’économiser sur l’éclairage – nul besoin de chandelles quand vous bénéficiez de la lumière naturelle ! -, mais imposait aussi que les représentations aient lieu l’après-midi.

Et le spectacle dans tout cela ? La technologie du XVIIe siècle ne permettant pas de nombreux changements de décor, il incombait aux acteurs de manifester par leur jeu, leurs gestes… l’extraordinaire des situations.
Au Globe, ils étaient néanmoins aidés par quelques aménagements bien utiles. Sous la scène se cachait un « enfer » d’où pouvait émerger fantômes et autres créatures infernales.

Pas de Globe sans Shakespeare Acteur, auteur et copropriétaire du Globe, Shakespeare en était l’âme, et si on l’a reconstruit au XXe siècle, face au Millenium Bridge et à côté de la Tate Modern Gallery, c’est bien en son honneur, car le chantier fut lourd : dix ans de travaux, avec recours à des matériaux et des techniques du XVIIe : la structure de l’édifice ne comporte, par exemple, pas le moindre élément métallique, ce n’est que du chêne.

Fraîchement arrivé de sa ville natale, Stradford-upon-Avon, Shakespeare et sa troupe, les Lord’s Chamberlain Men, firent construire le théâtre en 1599, parce qu’ils ne pouvaient disposer d’une autre salle de spectacle.

Certaines des plus grandes pièces du « Barde » y furent créées, notamment Hamlet, Jules César, Othello, Le Roi Lear ou Macbeth.
En tout, plus d’une dizaine de pièces, comédies, tragédies, avec des acteurs dont certains étaient de véritables vedettes de la scène anglaise, comme Richard Burbage ou Kinaston, spécialisé dans les rôles de femmes.

Il faut dire qu’à l’époque, les femmes n’étant pas autorisées à monter sur scène, c’étaient des jeunes gens, aux traits fins et à la voix encore grêle qui tenaient les rôles féminins.

Le Globe aujourd’hui

Samuel Wanamaker est l’homme qui construisit le Globe. Son obsession était de réaliser l’exacte réplique du premier théâtre du Globe.

Wanamaker mourut avant de voir son rêve achevé et avant son inauguration par la Reine Elizabeth II.
Pour renouer avec ses origines, le théâtre donne actuellement des pièces de Shakespeare au cours des belles après-midi printanières et estivales. Mais le Globe est aussi un musée que l’on peut visiter tout au long de l’année.

Le toit du Globe est équipé de sprinklers, sécurité indispensable en cas d’incendie. 900 personnes peuvent s’asseoir et 400 se tiennent debout.

Lors des JO, des représentations ont été données dans toutes les langues, et pas seulement dans celle de Shakespeare !

www.shakespearesglobe.com