Découvrir Notting Hill

Le nom Notting Hill est associé à la prise de Puerto Bello, une ville du Panama où Anglais et Espagnols s’affrontèrent lors d’une bataille navale en 1739, gagnée par les British, of course !

La visite débute à la sortie du métro Notting Hill Gate. Après un coup d’œil aux vieux cinémas du quartier ‘Coronet’ et ‘Gate cinema’, vous pouvez déambuler pendant près de 2 heures autour de Portobello Road.

Géographiquement et historiquement, le Notting Hill d’origine est un secteur rural.
C’est devenu Notting Hill Gate lorsqu’un péage pour diligence fut construit sur la route entre la City et Uxbridge (Oxford St), il servait à entretenir la route.

Au début du XIXe siècle, le quartier est créé par la famille Ladbroke, qui possédait des champs au nord de Kensington, il comprend une dizaine de rues créées sur les vestiges d’un hippodrome – d’où leur forme de croissant (et leur nom ‘crescent’) -situées sur la colline ‘hill’ qui s’étend de part et d’autre de Ladbroke Grove, entre Cornwall Crescent au nord et Ladbroke Square au sud.

Les maisons, dotées d’énormes jardins privés accessibles directement depuis les maisons qui les entourent (une spécificité du quartier), ont été construites à partir de 1840 par les Ladbroke pour les nouveaux riches de l’époque, ayant fait fortune dans le commerce et exclus des quartiers aristocratiques comme Mayfair ou Belgravia...

Pour la petite histoire, en 1840 un hippodrome de 140 hectares, censé concurrencer Ascot, ouvrit ses portes au nord-ouest de Notting Hill Gate. Mais la nature argileuse du terrain le rendait particulièrement glissant et dangereux, et son impopularité auprès des habitants du quartier, gênés par les hordes de parieurs, aboutirent à la fermeture en 1842.

Un élevage de porcs y resta environ 15 ans avant d’être fermé pour insalubrité. Puis un marché de légumes prit possession des lieux et enfin vers 1940, les antiquaires s’y installèrent suite à la fermeture du marché d’Islington.

Du début du XXe siècle aux années 1970, le quartier s’est bien appauvri, avec l’arrivée d’émigrés, ayant pour conséquence le départ des familles aisées pour les quartiers voisins de Kensington et Chelsea, et la division des maisons en une multitude de petits appartements et chambres de bonne insalubres. Devenu un endroit à éviter pour les « gens bien », Notting Hill est décrit comme un taudis grouillant de rats et d’ordures.

En effet, ce quartier dans les années 50 et 60 est synonyme de squats peuplés d’émigrés de Trinidad et de Jamaïque. L’histoire du quartier à cette époque reste marquée par les émeutes raciales opposant gangs de ‘mods’ racistes et immigrés antillais, émeutes culminant en 1959 avec l’assassinat d’un jeune charpentier originaire d’Antigua tué par un gang de jeunes blancs jamais appréhendés par la police.

Devenu après cet événement un symbole de la lutte antiraciste, Notting Hill s’est doté en 1965 de son propre carnaval (2ème après celui de Rio). C’est l’une des plus grosses attractions touristiques de Londres, qui a lieu sur 2 jours fin août ; elle attire près de 2 millions de spectateurs qui célèbrent la joie de vivre et le multiculturalisme.

Notting Hill a réussi son ‘come-back’ dans les années 80, quand un grand nombre de riches Anglais travaillant dans les médias, le cinéma et la musique, se sont réapproprié ses grands hôtels particuliers, et ont relancé le quartier, rejoints la décennie suivante par une pléthore de banquiers et de célébrités, attirés par son élégance architecturale et la proximité de Kensington Gardens et Holland Park.

Au-delà de ses limites d’origine, Notting Hill inclut aussi le quartier de Westbourne Grove (boutiques très chic) à l’est et celui de Ladbroke Grove au nord, deux endroits très différents en dépit de leur proximité.

Mais entre les deux se trouve un espace mélangé, qui englobe la rue mythique d’All Saints Road (jadis zone de non-droit appropriée par des gangs et des dealers), aujourd’hui parsemée de belles boutiques de déco et de bars branchés ; c’est à la fois le Notting Hill des touristes qui s’agglutinent le samedi au marché de Portobello Rd, et celui des Londoniens en vue (Kylie Minogue, Gwyneth Paltrow, Kate Moss….).

Le nord de Portobello Rd marque le commencement de North Kensington, l’autre Notting Hill, plus éclectique et une réminiscence du passé loubard du quartier. Y cohabitent rastas et dealers de crack, mais aussi David Cameron et Nick Jones.